mardi 17 novembre 2015

Les mots pour dire la France

Je suis enseignante. Mais je suis également femme, mère et citoyenne. Et à ce titre, il m’était aussi difficile qu’à d’autres d’évoquer d’évoquer les événements du 13 Novembre 2015 en conservant une réserve toute « fonctionnaire », « éthique et responsable ». Il y a des textes, des documents, nombre de choses mises en partage, et puis il y a nous et notre conscience, notre ressenti. J’ai la chance d’enseigner dans un collège où la plupart de mes collègues ont participé, à leur manière, à la discussion, commentant qui en Anglais la déclaration de B. Obama ou qui en Histoire-Géographie la situation géopolitique. J’ai essayé quant à moi d’agir en professeur de Lettres et d’utiliser mes outils de tous les jours, à savoir la langue, la littérature et l’art en général, pour faire réfléchir mes élève sur ce que nous représentons. Ou plus exactement sur ce que ce mot « France » représente pour eux. Nous avons donc commencé par cet exercice simple : choisissez cinq mots qui, pour vous, symbolisent la France. Chacun a énoncé ses mots à lui et nous les avons assemblés en nuage de mots (merciWordSalad) que nous avons commenté. Là, ont commencé à naître les remarques : « Oh, j’ai oublié celui-là ! Et celui-là ! »


J’en profite pour dire que nous avons « fait du français » puisque quand un élève annonçait par exemple « touché », il s’entendait répondre « ée » ou « er ». « C’est quoi la différence ? - Ben, c’est la France qui touche ou est touchée ? ». Ajoutons la jubilation du transgressif : « liberté égalité fraternité en trois mots ou un seul ? - On peut un seul ? - Oui, créons un hashtag « LibertéEgalitéFraternité » ! » Si maintenant on fait des hashtags en français ! Puis j’ai ensuite distribué deux textes, le poème de P. Eluard, « Courage », et la chanson de M. Lavoine, « C’est ça la France ». Deux textes différents, mais à mon sens complémentaires, l’un parlant de résistance et l’autre de diversité, les deux encourageant à vivre pleinement. Puis nous avons recommencé notre collecte de mots, chacun ajoutant ce qui lui était venu après réflexion. Deux nuages pour deux classes différentes.


Et enfin, nous avons réuni les mots des cinquante-neuf élèves pour n’en faire qu’un. « C’est trop beau ! Mais c’est dommage qu’on ne puisse pas le faire bleu blanc rouge… »

WordSalad n’a pas prévu…

3 commentaires:

  1. Très bonne initiative et excellent travail des élèves, toutefois je n'ai pas vu le mot béret qui accompagne habituellement la baguette !

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    1. Il y est pourtant : à gauche de "liberté" et au-dessus de "Zidane".

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